Nahandove, o belle Nahandove!
L'oiseau nocturne a commence ses cris,
la
pleine lune brille sur ma tete,
et la rosee naissante humecte mes cheveux.
Voici l'heure: qui peut t'arreter, Nahahndove,
o belle
Nahandove!
Le lit de feuilles est prepare; je l'ai parseme
de fleurs
et d'herbes odoriferantes;
il est digne de tes charmes.
Nahandove, o
belle Nahandove!
Elle vient. J'ai reconnu la respiration precipitee que
donne une marche rapide;
j'entends le froissement de la pagne qui
l'enveloppe;
c'est elle, c'est Nahandove, la belle
Nahandove!
Reprends haleine, ma jeune amie; repose-toi sur mes genoux.
Que ton regard est enc hanteur!
Que le mouvement de ton sein est vif et
delicieux sous la main qui le presse!
Tu souris, Nahandove, o belle
Nahandove!
Tes baisers penetrent jusqu'a l'ame;
tes caresses brulent
tous mes sens; arrete,
ou je vais mourir. Meurt-on de volupte,
Nahandove, o belle Nahandove?
Le plaisir passe comme un eclair. Ta
douce haleine s'affaiblit, tes
yeux humides se referment, ta tete se penche
mollement, et tes
transports s'eteignent dans la langueur. Jamais tu ne fus
si belle,
Nahandove, o belle Nahandove!
Tu pars, et je vais languir
dans les regrets et les desirs.
Je languirai jusqu'au soir. Tu reviendras ce
soir, Nahandove,
o belle Nahandove!